▶️ Voeu commun aux 3 groupes du Conseil départemental contre la suppression de 21 classes à la rentrée de septembre 2023.
« Quand dans les plus hautes sphères, couloirs du ministère
Les élèves sont des chiffres
Y’a des gens sur le terrain de la craie plein les mains
Qu’on prend pour des sous-fifres
Ceux qui ferment les écoles, les cravatés du col
Sont bien souvent de ceux
Ceux qui ne verront jamais ni de loin ni de près
Un enfant dans les yeux » Gauvain Sers – Les oubliés
VŒU RELATIF AU PROJET DE CARTE SCOLAIRE 2023 ET A LA PREPARATION DE RENTREE DANS LES COLLEGES
Le projet de carte scolaire 2023 pour le département d’Indre-et-Loire prévoit plus de fermetures de classes d’école (40) que d’ouvertures (19).
La dotation ministérielle est en diminution avec 15 postes d’enseignants en moins dans les écoles, après un moratoire de deux années. La conséquence pour notre département est dramatique. Ces fermetures de classes concernent 6 écoles maternelles, 13 écoles élémentaires, 13 écoles primaires et 8 regroupement pédagogiques intercommunaux (RPI).
Cette diminution des moyens va à l’encontre des intérêts des élèves. Alors que ces derniers ont énormément souffert du confinement et que l’on observe des retards dans l’acquisition du langage, nous estimons qu’il faut au contraire diminuer le nombre d’élèves par classes pour donner toutes les chances de réussite à nos enfants.
Alors que l’Ecole a une fonction essentielle dans la réduction des inégalités, la diminution des 15 postes et le projet de carte scolaire 2023, qui en découle, prend au contraire le risque d’accentuer les fractures entre les élèves, entre les écoles, entre les territoires ruraux et urbains. Ce projet renforce les difficultés de celles et ceux qui sont déjà le plus en fragilité, même si nous donnons acte au DASEN de la création de 5 postes pour les élèves à besoins particuliers (ULIS handicap, hôpitaux, IME, réfugiés, EFIV) et 5 postes de remplaçants (le Département a un taux de remplacement parmi les faibles de France).
De plus, au niveau des collèges, la préparation de rentrée est marquée par des mesures tardives telle que la diminution de l’horaire de technologie en 6ème d’une heure afin de créer un renforcement en mathématiques et en français. Ceci se fait à moyens constants sans que les moyens en lettres ou mathématiques ne soient accordés mais en utilisant les professeurs de technologie. Ces nouvelles mesures ne prennent pas en compte les lourds investissements réalisés par le Département pour équiper tous les collèges en salles de technologie qui risquent d’être demain sous-utilisés, alors que dans le même temps un plus grand besoin de salles non spécialisées émergera (généralisation de devoirs faits à tous les 6ème, heure de renforcement en mathématiques ou français en 6ème…)
Dans ces conditions, considérant :
- Que la France est le pays de l’Union européenne où les classes sont les plus chargées.
- Que les différentes enquêtes internationales démontrent que cette situation aggrave les inégalités scolaires.
- Que la fermeture d’une classe entraîne des surcharges dans les classes non concernées, avec deux ou trois niveaux par classe, au détriment de conditions optimales d’apprentissage pour les élèves.
- Que la fermeture d’une classe entraîne nécessairement une réorganisation pédagogique au risque de voir partir des enseignants, forces vives du territoires, souvent bien insérés et engagés dans la vie locale.
- Que nombreuses sont les communes à avoir engagé des investissements structurants pour rénover et améliorer leur école communale au détriment d’autres investissements dans la commune parfois nécessaires.
- Que la fermeture d’une classe porte atteinte à l’attractivité de territoires ruraux déjà en difficulté pour attirer des jeunes actifs. le Conseil départemental d’Indre-et-Loire demande à Monsieur le Ministre de l’Education nationale :
- De renoncer à la suppression brutale de 15 postes faisant suite au moratoire de deux années sur les fermetures de classes et en conséquence de surseoir à l’application de ce projet de carte scolaire 2023, en reconsidérant l’impact de ces fermetures sur tous nos territoires, ruraux et urbains.
- D’engager une concertation approfondie avec les Maires concernés par les fermetures.
- De porter une attention particulière aux écoles intégrées aux Regroupements Pédagogiques Intercommunaux et composées d’une seule classe afin qu’aucune commune ne perde son école
- De maintenir, au niveau de 2022, la dotation horaire globale.
- D’associer les Départements aux évolutions concernant le collège afin que les investissements menés soient cohérents avec l’évolution des programmes.
- D’accorder les moyens nécessaires aux nouvelles mesures mises en place au collège : généralisation de devoirs faits, renforcement en français ou mathématiques.
Cédric de Oliveira, président du groupe La Force de l’action
Sabrina Hamadi, présidente du groupe écologiste et citoyen
Laurent Thieux, président du groupe Touraine solidaire & citoyenne